Quelle est votre motivation à relever ce challenge ?
Peu d’universités dans le monde ont un potentiel plus élevé en ce moment que l’Université du Luxembourg. Fondée il y a seulement 14 ans, elle est déjà parmi les leaders dans plusieurs domaines scientifiques et sa croissance est assez spectaculaire. Avoir la chance de contribuer au développement d’une université comme celle-ci, à l’âge formidable de toutes les possibilités, est une opportunité unique. Ça me remplit d’enthousiasme !
Quelles sont vos premières impressions en ce qui concerne l’Université et ses points forts?
À mes yeux, l’Université du Luxembourg est un vrai bijou. Son placement au 11e rang dans la dernière édition du « Times Higher Education Young University Rankings », sa productivité scientifique, l’internationalité de ses étudiants et chercheurs ainsi que ses taux de réussite très élevés des appels aux subventions de recherche m’ont beaucoup impressionné.
En outre, cette université a été construite comme une université interdisciplinaire. Il fait partie de notre ADN que nos chercheurs en informatique collaborent avec les scientifiques de l’éducation, du droit ou même de la philosophie. Cette coopération est une force; elle ouvre un monde d’opportunités pour l’innovation.
J’apprécie aussi beaucoup le côté multilingue de notre université. Avec l’interdisciplinarité, ceci rend nos programmes uniques et donne à nos étudiants des atouts majeurs sur le marché de travail.
Quelle est votre stratégie et quelles seront vos priorités ?
Nous devrions travailler pour que la société luxembourgeoise soit fière de son université. Rendre l’université encore plus agile, efficace et financièrement transparente est l’une de mes priorités. Faire de notre université un endroit agréable pour les étudiants et le personnel est un autre de mes objectifs. Ensemble avec nos étudiants, les autres instituts de recherche luxembourgeois (Luxembourg Institute of Science and Technology – LIST, Luxembourg Institute of Socio-Economic Research – LISER, Luxembourg Institute of Health – LIH) et le Fonds National de la Recherche (FNR), nous ferons de Belval un cœur vibrant du pays. Nous sommes une équipe, dans un lieu d’innovation unique au monde, au service du Luxembourg, de sa société et de son économie.
Comment concevez-vous les relations et les liens entre le monde des entreprises et l’Université ?
Nous servons le pays et nous servons son économie. Je crois beaucoup aux partenariats avec l’industrie sur des enjeux ciblés. Nos centres interdisciplinaires (SnT, LCSB, C2DH) collaborent étroitement avec des entreprises privées et des ministères sur des enjeux qui les touchent directement et qui simultanément font avancer la recherche. L’Université valorise aussi beaucoup la formation continue et les formations professionnelles et exécutives, qui seront bientôt rassemblées sous la bannière d’un nouveau GIE. Nous valorisons aussi grandement l’entrepreneuriat.
D’ailleurs, nous venons de lancer, avec le soutien du FNR et de la Fondation Veuve Émile Metz-Tesch, le « University of Luxembourg Entrepreneurship programme », une offre d’ateliers, de conseil individuel, d’infrastructure ainsi que de tutorat et de contacts pour de futurs entrepreneurs. L’objectif est de promouvoir activement l’esprit d’entreprise des étudiants et des chercheurs de toutes les disciplines, de rendre nos diplômés plus compétitifs et de contribuer à la culture entrepreneuriale du pays. Un incubateur universitaire vient d’être inauguré par notre Premier ministre. Cet incubateur accueillera les membres de la communauté universitaire depuis l’idée jusqu’au plan d’affaires et pourra offrir un environnement de travail à certaines jeunes entreprises, qui pourront être candidates pour les autres incubateurs luxembourgeois (le Technoport, par exemple, aussi à Belval).
Où voyez-vous les plus grands défis de l’Université ?
Nous avons la chance de vivre dans un pays qui croit profondément en la recherche et en l’enseignement universitaire. Le pays investit en nous pour son avenir. La recherche appliquée et la recherche fondamentale sont des moteurs d’innovation humaine, sociale et technologique. La recherche est en fait un moteur pour le Luxembourg et si le Luxembourg peut aujourd’hui aspirer légitimement à devenir une Silicon Valley de l’Europe, c’est notamment grâce à la recherche qui s’est faite ici et aux cerveaux qui ont été formés ici.
Notre université a donc un rôle clé à jouer dans la stratégie nationale. Elle contribuera au développement du pays, comme elle l’a fait au cours des 14 dernières années. Concevoir le meilleur avenir pour ce pays est une partie essentielle de notre mission.
Les membres de la FEDIL, comme toutes les entreprises technologiques, souffrent d’une pénurie de compétences scientifiques et l’UNI.lu enseigne le savoir-faire recherché par nos membres. Quelles pistes innovantes envisagez-vous afin d’attirer des étudiants intéressés par les sciences et pour drainer les lauréats vers les entreprises luxembourgeoises ?
Il est important de permettre déjà aux lycéens d’expérimenter eux-mêmes et de rendre les sciences plus tangibles. Les écoles et les acteurs de la recherche du pays s’y engagent depuis des années via des projets communs comme le festival des sciences ou le site web « science.lu ». L’Université, quant à elle, a fondé le « Scienteens Lab – De Labo fir Jonker », le premier laboratoire de recherche dédié aux lycéens au Luxembourg. Ces ateliers très populaires abordent des sujets non seulement en biologie, mais également en mathématiques et physique.
Le « Career center », notre salon de recrutement annuel, le contact avec nos chargés de cours venant du monde professionnel ainsi que de nombreux projets de recherche appliquée facilitent l’accès de nos futurs diplômés aux stages et souvent à un emploi dans des entreprises de la région. Les stages sont, je crois, une occasion formidable de pré-recrutement et contribuent grandement à la rétention des talents au Luxembourg.
Acteur essentiel de la vie sociale et économique du Luxembourg, notre université continuera à renforcer ces liens et à conjuguer excellence internationale avec pertinence locale.